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Stratégie durable : contrainte ou moteur de performance financière ?

Dans un contexte économique en perpétuel changement, les entreprises font face à une pression croissante pour adopter des pratiques plus durables. Si certaines y voient une contrainte, d’autres y décèlent une opportunité de création de valeur. La stratégie durable peut-elle être un moteur de performance financière ? Les études récentes et les tendances du marché des fusions-acquisitions offrent des éléments de réponse.

Un contexte économique en mutation

Le rapport Fusac France de Dealsuite (H2-2024) met en lumière une baisse des transactions en fusions-acquisitions de 6 % pour les acquisitions et de 7 % pour les cessions au second semestre 2024. Ce ralentissement s’explique en partie par l’incertitude économique, la hausse des taux d’intérêt et l’inflation, mais aussi par une évolution des critères d’investissement. La stratégie durable devient ainsi un enjeu clé dans la valorisation des entreprises.

La stratégie durable, un critère d’attractivité pour les investisseurs

Les investisseurs institutionnels et les fonds de private equity accordent une attention croissante aux critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). L’étude AFG 2024 sur l’investissement responsable révèle que les entreprises intégrant des critères ESG performants bénéficient d’une meilleure attractivité sur le marché du M&A. En effet, les valorisations moyennes des entreprises intégrant une forte composante ESG sont supérieures à celles des entreprises négligeant ces aspects.

Performance financière et impact ESG : une corrélation établie

Les données du rapport Fusac indiquent que les secteurs où la durabilité est une priorité, comme les services aux entreprises ou l’industrie, présentent les plus hauts niveaux d’activité en transactions. Par ailleurs, les entreprises ayant un fort engagement ESG affichent des multiples d’EBITDA plus élevés, traduisant une prime de valorisation. Une stratégie durable bien définie permet donc de réduire les risques financiers et d’améliorer la performance à long terme.

L’article publié récemment par le Cabinet Watson Conseil vient confirmer que la maturité RSE joue un rôle essentiel dans le multiple EBITDA permettant la valorisation d’une entreprise. Le cabinet permet d’ailleurs à une entreprise de tester sa maturité RSE et de connaître l’impact de sa maturité sur sa valorisation, via un scoring qui s’appuie sur des études sérieuses.

Les leviers de la stratégie durable pour créer de la valeur

Pour transformer la durabilité en moteur de performance, plusieurs axes stratégiques peuvent être activés :

  • Efficacité énergétique et optimisation des ressources : Réduction des coûts opérationnels grâce à des processus plus sobres en énergie.
  • Innovation et différenciation : Proposition de nouveaux produits ou services alignés avec les attentes sociétales.
  • Gestion des risques : Anticipation des réglementations et réduction des coûts liés à la non-conformité.
  • Attractivité pour les talents et investisseurs : Amélioration de l’image de marque et renforcement de la fidélité des parties prenantes.

Vers une intégration systémique de la durabilité

Les tendances actuelles montrent que les entreprises les plus performantes ne considèrent plus la durabilité comme une contrainte, mais comme une composante stratégique essentielle. En réintégrant les critères ESG au cœur de leur modèle économique, elles assurent une croissance plus résiliante et une meilleure création de valeur pour toutes les parties prenantes.

En conclusion, loin d’être une simple tendance, la stratégie durable est désormais un véritable levier de performance et de valorisation. Les entreprises qui l’intègrent pleinement seront les mieux positionnées pour capter les opportunités futures et répondre aux attentes croissantes des investisseurs et du marché.